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UT4M 2019
Bienvenue sur mon blog.
Il n'est jamais trop tard pour s'y mettre ! N'ayant jamais pratiqué de sport, je suis venu à la course à pied par hasard l'année de mes 40 ans.
Comment on devient sportif sur le tard ?
Lire ici.
Ce blog n’a pas la prétention de me mettre en valeur.
Outre le côté archivages, il a pour but de donner envie à d’autres de se lancer, ou simplement de découvrir.
L’idée m’en a été donnée après mon premier défi « trail », en août 2008 (98 km autour du Mont Blanc - CCC), avec une énorme envie de partager mes impressions. Et petit à petit, j’ai pris autant de plaisir à « raconter » qu’à courir …
Mes 10 premières années de courses à pied : découvrez la rétrospective dans le détail ici.
N'hésitez pas à me rendre visite régulièrement et me laisser vos commentaires. Merci.
Bernard. (Bernard RONGVAUX, Virton, Belgique)

"On ne s'arrête pas de courir parce qu'on vieillit, on vieillit parce qu'on arrête de courir"

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mardi 27 novembre 2012

• Uewersauer Trail


http://www.trail-uewersauer.lu
dimanche 18 novembre 2012
50,1 km - 1826m D+

Rien de prévu en novembre. On se fait un dernier petit trail cette année ? Agendas sur le net, quelque chose de pas trop grand, pas très loin…..pas évident. Finalement, notre choix se porte sur l'Uewersauer Trail à Heiderscheidà au Luxembourg, à 1h de chez nous. Je l’ai déjà fait 2 fois (en 2008 et 2009) et Céline est intéressée de le découvrir. Oh, le parcours n’est pas le plus beau que l’on puisse trouver, mais il est varié en terrain et en dénivelé. Et la région de la haute Sûre est toujours agréable à parcourir.
Le "pas du tout pratique" dossard-brassière


Depuis 3 ou 4 jours, ce n’est pas la grande forme. Je traîne une pointe de stress dans le dos qui me perturbe (suis pas habitué d’avoir de petits bobos, moi…) et pas mal de fatigue (des «restes» du Müllerthal ??). Qu’importe, je serai au départ, et tant pis pour le résultat, l’important sera de participer.

Le temps est gris avec du brouillard. Un peu de pluie est annoncée… On démarre de bonne heure, histoire de pouvoir garer la voiture pas trop loin de la salle. C’est raté, il y a déjà foule quand on arrive !! Vite à la salle, retrait des dossards, placer quelques flyers pour notre prochain Trévire Night Trail….Bonjour aux (nombreuses) connaissances et aux Trévires présents.

Nous voilà déjà à quelques minutes du départ. Une photo de groupe et PAN ! C’est parti, dans un brouillard assez dense.
Des amis Gaumais et des Trévires

Notre traditionnelle photo"Nous Deux" d'avant course

Photo de "Stars"...

C'est parti !!

Mais il fait relativement doux, et très vite je m’arrête pour enlever ma veste. Rien à faire, je suis trop frileux avant la course pour enlever des couches, alors que certains sont en short, voire en simple t-shirt pour certains. Brrrrrr !!
Du coup, je me retrouve en queue de peloton (ça devient une habitude depuis quelques temps…) et j’en profite pour bavarder un peu avant d’entamer ma remontée sur notre petit groupe. Une petite discussion très intéressante avec un rando-coureur d’un certain âge qui m’explique très simplement qu’il a terminé la PTL (Petite Trotte à Léon, 300 km et 24000 m de D+ atour du Mont Blanc, pour ceux qui ne connaissent pas) avec Madame, et qu’il vient de subir son premier abandon à la dernière Diagonale des Fous à La réunion….Bon….Je relativise pas mal et lui souhaite bonne course.
Après quelques km, passage aux éoliennes dont on aperçoit à peine le pied.
En arrière-plan, le mat sombre d'une éolienne

On pourrait penser que Céline n'est pas en forme...
"Bon, alors, tu suis ??"

Mon dos se porte bien pour l’instant et je décide de doucement prendre les devants…Quelques petits passages techniques et deux bonnes descentes dans lesquelles je me défoule.
Mon drapeau belge, que je porte dorénavant depuis le Müllerthal, me vaut d’être régulièrement interpelé sympathiquement par d’autres concurrents et je n’arrête pas de papoter…
Le brouillard se lève petit à petit et fait place à une petite pluie. Le terrain est gras mais pas détrempé. Le vent se lève et il fait plus frais…

Puis me prend soudain une envie pressante, en pleine descente…Embêtant, va falloir faire une pause urgente… (si vous voyez ce que je veux dire…). Je cherche un endroit approprié pendant toute la montée suivante ; laisse filer tout droit les 5 concurrents devant moi, et m’écarte vers le petit chemin de droite pour …faire mon affaire. Presque «installé », des concurrents suivants se dirigent dans ma direction…
« C’est pas par là, c’est tout droit » leur dis-je timidement.
« Mais non, c’est par ici, il y a le balisage ! » « Ah bon…. ??!! » Je remballe donc mes « affaires » et me dirige dans la direction opposée…50 m puis c’est bon. C’est à ce moment que mes 5 prédécesseurs réaparraissent en se rendant compte qu’ils s’étaient trompés !!
« Non, mais, y’ a moyen d’être un peu tranquille » pensais-je….tout haut !
« Allez, les gars, filez, c’est par là !! » Me voilà enfin seul !! De grands moments de solitude …même pas tranquille.
Ceci dit pour l’anecdote.
Du coup, j’ai perdu toute ma maigre avance et au moins 7-8 min dans l’Aventure. Il me reste de nouveau à revenir sur mon petit groupe et ma Céline qui prend tout doucement son rythme et me rejoint au 3e ravito.
Bon je décide de la suivre, et avec bien du mal. Nous approchons, via un agréable petit sentier, vers le lac d’Esch, pour entamer une belle descente jusqu’à la traditionnelle passerelle flottante.
Le lac d'Esch/Sûre

La passerelle flottante

Ensuite, ce sera la classique montée des « sculptures ».
Mais déjà, mon dos se plaint, je marche et me refroidit…Nouvel arrêt pour remettre ma veste, et à nouveau réajuster ce nomdid….de dossard-brassière de m….(!!!!!) qui m’a énervé toute la course !! Et toute la montée en marchant, je n’ai plus d’énergie. J’attends le passage technique qui suit pour m’amuser sur quelques centaines de mètres, avant le 4e ravitaillement. Nous sommes au 34e km. Céline à pris les devants, je traîne mon petit rythme derrière…

S’ensuivent de longs passages en faux-plats.
Mais je ne trouve pas le temps long ni monotone, je trottine gentiment sur d’agréables chemins qu’égayent de petits ruisseaux aux eaux chantantes, créant de doux clafoutis en serpentant à travers les nombreux rochers et racines qui parsèment leurs lits.
Oui, c’est de moi….je l’ai pondu en courant :-)))


Plus sérieusement, mon mal de dos s’accentue et je carbure à coups de Sporténine et d’Arnica. Quelques alertes crampes me rappellent que la forme n’est décidément pas avec moi aujourd’hui. Je parviens malgré tout à revenir sur Céline, mais pas pour longtemps, je peine à simplement la suivre…
Céline en point de mire, mais impossible à suivre aujourd'hui


Avant-dernier ravitaillement, km 38. Alors que je repars tranquillement, j’aperçois mon interlocuteur du début (oui, celui de la PTL…) qui approche.
Plus loin, je suis encouragé par ….un passage d’oies sauvages qui nous quittent en nous annonçant l’arrivée de l’hiver. Re-Brrrrrr !!

A peine 1 km plus loin, celui qui est désormais mon ami, Guy en l’occurrence, 69 ans, me rattrape. Et nous en profitons pour continuer notre discussion PTL. Nous trottinons ainsi, ensemble, la dernière heure en échangeant nos expériences et nos vécus de courses. Une finale bien agréable, pendant laquelle je n’ai pas vu le temps passer, et mes douleurs se sont estompées.
Finalement, nous terminons dans les délais (oui, bon, à quelques minutes seulement….) avec le sourire aux lèvres et le plaisir d’une relativement bonne journée.
Remise de la médaille et photo souvenir avec Guy.


Céline est déjà à la douche….Aujourd’hui, l’élève à battu le maître….

Une bonne douche bien revigorante, et nous assistons à la remise des prix, fastueuse car il s’agit de la 10e édition de cette course, en s’enfilant la lasagne et une grande bière (oui enfin, comme d’hab…1, 2,..3,…)


Résultat : 06:53.44 - 286e/325
Céline : 06:40.21 - 252e


Nos compagnons "Trévires" ont également terminés, avec des fortunes diverses….
70 LEQUEUX, Frederic 05:10.22
300 BARNABA, Fabrice 07:11.09
301 VITULANO, Maria 07:11.09


mercredi 7 novembre 2012

• TNT : Trévire Night Trail

NOUVEAU - NOUVEAU vendredi 14 décembre 2012

Rejoignez-nous le vendredi 14 décembre 2012 à Virton (Bel),
vallée de RABAIS, à la Paillote Gaumaise.

Pour que vos nuits soient plus belles que vos jours....
Le TNT, ça va être de la dynamite !!!!

Départ à 19h30 pour 30 km (720m D+),
à 20h00 pour le 15km (400m D+),
en boucle, à la frontale !!
98% de chemins forestiers !
Bar et petite restauration après course.

Infos et inscriptions : http://www.treviretrailclub.be


Une organisation du


mardi 2 octobre 2012

• Müllerthal Trail (GDLux)


http://www.ultratrail.lu

Samedi 22 septembre 2012
114 km - 2300 m D+ - 24h


Müllerthal : région superbe de la Petite Suisse Luxembourgeoise, entre Echternach et Larochette. En 2008, alors que nous étions inscrits à la CCC, nous avons découvert cette magnifique région pour nous entraîner : pas de gros dénivelé, mais de nombreux escaliers, rochers, racines et des relances non-stop. Cela sur la route n°2, la plus technique. Dans cette réserve naturelle, le Müllerthal Trail (http://www.mullerthal-trail.lu), chemins de randonnées, est subdivisé en 3 routes, balisées en permanence.

2008, 2009, 2010, 2011...Nous avons parcourus, en petite équipe, de nombreuses fois cette "route". En se disant régulièrement : "Ah, si un jour un vrai trail était organsisé ici, ce serait super !" (voir la page reconnaissance 2008)

Début 2012, vient à mes oreilles l'organisation d'un ultra au Müllerthal! YES !! Le jour même de l'ouverture des inscriptions, j'étais à mon ordi...
Et voilà, ce sera mon défi de l'année : 114 km !! Je serai le troisième inscrit; d'où mon dossard (003). J'aurais peut-être pu attendre d'être le 7 (007)e, voire le 13e :-))


3 reconnaissances, notemment des routes 1 et 3 que je n'avais jamais parcourues, en juillet et août, me permettent de bien avoir en tête l'entièreté du parcours. (voir la page reconnaissance Müllerthal).
C'est pas gagné, très différent de la montagne, pas de longues montées, mais beaucoup de bosses et de relances. Il va falloir bien gérer tout ça sans se griller. De plus, le balisage pose quelques soucis à plusieurs endroits, source d'erreur de parcours possible.
Interpelée à ce sujet, l'organisation me précise : "Il s'agit d'une réserve naturelle très protégée. Le ministère de l'environnement ne nous avait pas autorisé la course si nous aurions dû marquer le parcours (mêmes avec rubalise, couleur, etc). Et pour que la course puisse quand même avoir lieu, nous avons respecté toutes les exigences. Nous n'utilisons que le balisage officiel, le "M" en rouge. En outre vous obtenez un Road-book et la carte du Mullerthal-trail."
Nous voilà avertis !! Il faudra être très vigilant, surtout si on se retrouve seul, ce qui risque d'arriver avec seulement 120 partants autorisés. Et les "M" rouges seulement, pas les oranges qui envoient vers des "extra-tours" de plusieurs km supplémentaires !!

Panneaux indicateurs, marquage et road-book...manque plus que la boussole !!


Vendredi 21 septembre. J'ai surveillé l'évolution de la météo toute la semaine, ils n'annoncent pas de perturbations. Je n'ai pas envie de revivre les Crêtes vosgiennes ou l'UTMB !! Et pourtant, en arrivant sur place fin de journée...il pleut !! Et cela s'intensifie en cours de soirée...
Bon, soyons confiant. Retrait des dossards, une bonne assiette de pâtes, et puis repos au Mobil-Home des "Trévires", notre nouveau club, qui, avec 7 partants, est le club le mieux représenté sur cet ultra!

Un dossard d'élite :-))

Trévire d'un jour, Trévire toujours !!

Samedi 22 septembre.
05h30. Il ne pleut plus. Le ciel est couvert, température fraîche. Le terrain sera gras. Prévisions : pas de précipitations ! Cela me rassure. Petit-déj, dernière vérification de l'équipement.
06h45. Briefing, d'abord en luxembourgeois, puis résumé en français. Nous ne sommes finalement que 103 à oser...

07h00. C'est parti!! Pour un long périple que j'ai estimé aux environs de 19h.
Je prends un départ très prudent, en compagnie des autres Trévires. Après la première grimpette, sur la route 2, soit au 2e km, il fait déjà bon et j'enlève une couche. Le temps de plier ma veste dans mon sac et me voilà...bon dernier ! Qu'importe, no stress !! Je rejoins rapidement ma petite équipe. Nous attaquons déjà les premières difficultés, la Gorge du Loup, puis le Labyrinthe.
J'ai l'impression de me revoir à l'entraînement...Stephen prend doucement de l'avance sur nous. Petit à petit, nous détachons deux autres équipiers. Nous galopons finalement à 5. Le rythme est bon, la météo aussi, juste fraîche comme il faut avec une couverture nuageuse.
Nous atteignons le premier ravitaillement, au km 15, au village de Müllerthal, côté auberge. Juste le temps d'un gobelet d'eau, deux biscuits, et c'est reparti. Trop tôt pour faire un gros ravito.
Attention, nous bifurquons sur la route 3, ne pas se tromper !!
La première partie technique est passée, maintenant c'est plus roulant, avec des feaux-plats sur lesquels on aurait tendance à s'emballer un peu. Ohhhhh, calme !! Il y a encore des km. Passage plus technique (et superbe!!) de nouveau à l'approche de Beaufort, que nous traversons un peu plus tard, avec son magnifique château.
Pffff !! Je ne m'en lasse pas...

On replonge en forêt. Plus roulant, chemin en prairie, un peu de route...Aux abords de Larochette, nous avons droit à notre petit comité d'accueil, d'autres membres du club venus nous supporter, c'est sympa !! Une descente assez raide, petit chemin (et même une balançoire, sur laquelle Joan se permet de nous narguer :-)), puis escaliers, et c'est le ravito N°2, au km 36.
Après des escaliers....des escaliers !!


Nous passons avec 2h d'avance sur la barrière horaire. Je prends bien le temps de me poser, faire le plein de la poche à eau, poudre, manger un peu, soit 20-25 min d'arrêt.
LAROCHETTE. 20min d'arrêt !!

La sortie de Larochette se fait par une volée d'escaliers, puis sentier bien pentu, de quoi se remettre très vite dans le bain.
Mais cela se calme très vite, pour se retrouver sur des chemins en prairie, ou sous-bois bien roulants. Et surtout une belle descente ...dont on ne pourra profiter pleinement car totalement encombrées d'arbres abattus !! Obligés de contourner par le talus adjacent. Et rebelotte plusieurs centaines de mètres plus loin.
Mince ! Comme si c'était pas assez dur comme ça...

Quelques petits passages en rochers, puis une longue traversée en feau-plat montant, vers le pointage suivant, soit le retour à Müllerthal, mais côté cascade du Schiessentümpel (ne me demandez pas de le prononcer...). Nous sommes au km 52. J'ai un peu accusé le coup sur ce dernier chemin interminable, mon sac me paraîssant lourd, et un orteil qui commence à s'échauffer depuis quelques temps. Notre Trévire Fabrice est encore là pour nous encourager. Mon drapeau belge accroché au sac ne passe pas inaperçu, les encouragements sont nombreux, ça fait du bien.
Un peu fatigué quand même...

Une petite pause bien salutaire

C'est (déjà...) presque la mi-course. 02h45 d'avance sur la barrière, c'est tout bon. Stephen a environ 1/2 h d'avance sur nous. On ne peut malheureusement pas situer nos deux compères à l'arrière, Maria et Yannick. Je m'accorde (les autres aussi) une demi-heure de repos, histoire de me retaper un peu. C'est le moment de sortir les dés de...saucisson! Quel régal !! Nous avons droit également à notre sac d'allègement, j'en profite pour me délester de ma gourde, de nourriture excédente, et de ma veste du départ; soit un bon gros kilo de moins. Une bonne dose de crème à mon orteil, histoire de bien le protèger pour la suite.
Ahhh, je repars allégé....et soulagé. J'en profite pour sortir mes bâtons, car la suite est bien accidentée.
Bilan : pas de grosses douleurs, motivation au top, déjà quelques concurrents doublés.

Allez, il est temps d'y aller, car à l'ombre et au bord de l'eau, on se refroidit. J'ai les mains quasi gelées (mon point le plus fragile..). Le temps est frais, avec de rares et timides éclaircies.
On quitte la route 3, bouclée complètement, pour s'embarquer vers la deuxième partie de la route 2, via.... des escaliers! 20 km sur la partie la plus technique du trail, en direction d'Echternach.
Nous traversons de nombreuses formations rocheuses, des fissures très étroites, pleins de belles bosses, on n'a pas le temps de s'ennuyer. A certains endroits, on remet des concurrents sur le bon chemin; heureusement qu'on connaît les lieux, on se serait déjà trompés aussi...

Puis le moment le plus pittoresque, s'enfoncer dans la paroi rocheuse, dans le noir total, juste assez large pour un trailer, le sac frottant des 2 côtés. Impressionnant! Nul doute que certains hésiteront car l'endroit est assez mal balisé...
Un petit coup de flash pour éclairer le passage...

Ouhhhh, c'est dur, ça !!

Encore de nombreux beaux passages, quelques belles montées, la dernière; nous sommes sur les hauteurs de la ville d'Echternach, nous apercevons le lac, lieu d'arrivée...mais dans seulement un peu plus de 40 km! Grosse descente, traversée vers la gare des bus, le 4e ravitaillement est juste là, au km 73,7. Il est 17h55, soit un peu plus de 3h de boni!
Il nous reste "à peine" 40 km à faire, dont une vingtaine avec du technique en forêt et ruisseau. Notre objectif est d'essayer de passer le plus gros de cette partie au clair. C'est pas gagné! Nous avons encore doublé quelques concurrents. Deux de nos compatriotes (dont 1 Trévire) décident d'en rester là, ils l'avaient un peu prévu à l'avance... Tant pis, c'est donc à 3 que nous repartons, après 20 min de pause. Je replie les bâtons et passe ma veste coupe-vent.
Bye, bye, les amis. Nous on continue...


Direction route 1. Piste cyclable pour quitter la ville sur 2 km, puis c'est reparti pour les petits sentiers pittoresques, bien gras de ce côté. Bien repérer le balisage, surtout de nuit. Mes jambes vont toutes seules, je suis motivé à fond, c'est la forme.
La petite trace blanche sur le rocher, avec un peu de rouge : c'est le balisage à suivre :-)


Cela fait 50km (non, j'exagère un peu...mais juste un peu..) que Philippe nous rappelle qu'une fois arrivés aux éoliennes, il ne reste plus qu'à se laisser couler jusqu'à l'arrivée. Traversée de Rosport, nous délirons un peu au pied des escaliers, histoire de détendre l'atmosphère.
Allez, top chrono, le premier en haut...

Le soir tombe, nous ne sommes pas au bout de notre section. Et c'est ce moment précis où nous loupons un balisage. Ouf, seulement une centaine de mètres en plus et juste quelques minutes de perdues. Il nous faut sortir la frontale avant de nous plonger dans le trou noir. Notre avancée est fortement ralentie, mais j'y prend plaisir !
Hou, hou, les copains, vous êtes là ???


21h03, dernier ravitaillement. Il y règne une bonne ambiance, avec un petit feu d'appoint. Km 90 et 04h de bon. il ne fait pas très chaud. la pause ne sera pas très longue. Juste le temps de se partager ...une bière !! J'en avais un peu marre de l'eau...Et une bonne table nous tendait les bras...
SANTE !!


C'est parti pour la phase finale, la plus lancinante, la plus ennuyeuse.
"Les éoliennes ne sont pas loin", nous rappelle Phil.
"Oui, et après ...c'est bon, c'est ça ?" reprenons-nous en choeur, Joan et moi :-)
Mais il nous en faudra encore du temps pour y arriver à ces éoliennes, car à chaque virage, c'est une nouvelle montée qui nous attend. Si cela ne nous avait pas frappé en reco, avec quasi 100km dans les jambes et de nuit, cela devient interminable.
Ce n'est qu'1h plus tard que nous apercevons - enfin - les grandes pales et les petites lumières rouges.
Si, là, à droite, regardez bien, les petites lumières rouges...

Mais ce n'en est pas plus facile pour autant, au grand désespoir de Philippe, puis du mien. Cela devient long. Seul Joan, plus jeune et en parfaite condition physique, semble se promener, mais n'a pas osé prendre les devants pour son premier ultra-trail. De longs passages sur route, 3 villages à traverser, des concurrents à la dérive, du balisage approximatif à certaines bif, rien n'est là pour nous redonner vigueur. Et les pieds qui s'échauffent sur ce macadam...
Les 10 derniers km seront très longs, mais notre confortable avance sur la barrière horaire nous enlève tout stress.
Là, au loin, à travers les arbres, nous apercevons les lumières de la ville, c'est tout bon ! Encore quelques encâblures, deux ou trois chemins et changements de direction, la dernière descente en chemin encaissé, qui fait mal...Le lac d'Echternach...la ligne d'arrivée...c'est où ?? Ben, faut chercher un peu, deviner presque. Seule une trace blanche au sol fait penser que c'est par là...Pas le moment de se tromper, si près du but ! Ahhhh, l'auberge de jeunesse, le hall d'entrée ...Oui, c'est bien là : un petit comité d'accueil nous attend. Il est 00h51'. On nous passe la médaille autour du cou.
Bof....J'aurais préféré un beau t-shirt "finisher" à arborer fièrement ! :-))

Cette fois, c'est fait !! FINISHER !!!!
Je remercie mes compatriotes d'être restés ensemble, cela donne une bonne motivation. Qui sait si, seul, je serais parvenu au bout de ce périple. 17h51', c'est bien en-deça des 19h que je m'était données, je suis très content. Quant à mon état physique général, il est bon, juste des courbatures, pas de problèmes particuliers, les pieds impecc. De plus, nous sommes 40, 41 et 42e, soit des places bien honorables. Notre remontée fut régulière.

Quant à nos compatriotes, Stephen est resté 1/2h devant nous. Maria et Yannick, dont on était sans nouvelles arriveront 2h20 plus tard, bien soulagés.
Une belle performance pour l'équipe des Trévires, avec 6 membres à l'arrivée sur 7. De quoi ravire son Président que je suis...
Le temps d'une bonne douche réparatrice, une petite restauration, et une...non, deux, voire trois bonnes bières (ben oui, évidemment, l'Orval était de la partie...). Nous restons pour encourager quelques valeureux trailers qui arrivent tant bien que mal. C'est vers 04h30 que nous irons nous coucher, juste après la dernière photo du groupe, bien fatigués...
Ahhhh...17h que j'attends ce moment. Non, j'exagère, ça ne faisait que 50min...

Ils peuvent être fiers, les Trévires !!


Dommage qu'un complément de balisage n'ait pu être placé, car cela demandait un réel exercice de concentration, de peur de se louper. Et nombreux ont été les concurrents à s'être trompés, à avoir fait plusieurs demi-tours. Dont des amis gaumais qui ont mis 1h à retrouver le bon chemin à ...4 km de l'arrivée. Et ce concurrent qui arrive avec ...140 km à son GPS !! Et encore celui-ci, doublé à 16 km de l'arrivée, accablé de crampes, avançant au ralenti, et dont la famille l'accompagnait avec carte et road-book en main, en pleine nuit...Et le dernier qui arrivait, juste comme on se levait, au petit matin, hors délai !!

PS : pour l'anecdote, le lendemain en rangeant mon sac, je m'aperçois qu'en guise de paire de gants placée dans mon sac au cas où, c'était en fait une paire de ... chaussettes !! Heureusement que je n'en ai pas vraiment eu besoin ;-)


Résultat : 17h51'40 - 40e/80


Toutes les photos ici et ici aussi