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UT4M 2019
Bienvenue sur mon blog.
Il n'est jamais trop tard pour s'y mettre ! N'ayant jamais pratiqué de sport, je suis venu à la course à pied par hasard l'année de mes 40 ans.
Comment on devient sportif sur le tard ?
Lire ici.
Ce blog n’a pas la prétention de me mettre en valeur.
Outre le côté archivages, il a pour but de donner envie à d’autres de se lancer, ou simplement de découvrir.
L’idée m’en a été donnée après mon premier défi « trail », en août 2008 (98 km autour du Mont Blanc - CCC), avec une énorme envie de partager mes impressions. Et petit à petit, j’ai pris autant de plaisir à « raconter » qu’à courir …
Mes 10 premières années de courses à pied : découvrez la rétrospective dans le détail ici.
N'hésitez pas à me rendre visite régulièrement et me laisser vos commentaires. Merci.
Bernard. (Bernard RONGVAUX, Virton, Belgique)

"On ne s'arrête pas de courir parce qu'on vieillit, on vieillit parce qu'on arrête de courir"

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samedi 13 juin 2015

• La Chaussée des Géants, Thueyts (Ardèche)


http://www.lachausseedesgeants.com

Samedi 06 juin 2015
 53 km  -  2850m D+



L'an dernier, à l'issue du Trail du Mont Ventoux, nous avions gagné 2 inscriptions au "Trail de la Chaussée des Géants", en Ardèche. Pour une fois que je gagne quelque chose, que le nom est sympathique (mais jamais entendu parler...) et attirant et de plus dans une contrée qui nous est totalement inconnue, il ne fallait pas hésiter longtemps pour valider nos inscriptions. Et tant qu'à faire un long déplacement (720 km aller, tout de même...), autant profiter un maximum du décor sur le long parcours.

Thueyts....Bon Dieu, c'est au coeur des montagnes ardéchoises, une seule route y conduit....Village peuplé d'environ 1200 athogiens, est le chef lieu de canton. Il est connu pour son Pont du Diable et  La Chaussée des géants, l'une des plus hautes coulées basaltiques d'Europe.


Vendredi 05 juin, notre trajet (9h !!) se déroule sous une canicule, pas moins de 34°C, et la climatisation de la voiture qui nous laisse tomber. Céline qui supporte difficilement la chaleur en est pour ses frais, et arrive complètement exténuée et à la limite du malaise.
Nous logeons dans un charmant petit hôtel quasi en face du lieu de départ/arrivée. L'idéal, quoi !
Le rendez-vous a lieu dans le Parc du château de Blou (datant du XIIe siècle fortement remanié au XVIIIe siècle), charmant endroit, pour le retrait des dossards. C'est plutôt calme, avec un petit village trail, très succinct.
Un décor pas commun.....







Samedi 06 juin, 06h45. Nous voilà sur l'aire de départ, dans la petite ruelle qui jouxte la cour du château. Environ 140 coureurs, ce n'est pas énorme, je pense que nous serons vite seuls sur ces chemins montagnards.
Euh....vous avez du temps devant vous ?? ;-)
07h00 : la petite troupe s'élance, plutôt vite devant, mais beaucoup plus relax derrière, là où nous nous trouvons, avec juste derrière nous le "coureur balai". Il fait déjà presque chaud, la journée est annoncée très chaude, ça promet !
D'abord les petites ruelles pour sortir du village, et puis rapidement un chemin empierré, le tout en pente. Nous nous élevons assez rapidement, et déjà le premier panorama s'offre à nous : de ce côté aussi, ça promet ;-)





On aimerait s'arrêter plus longtemps pour contempler davantage !!
Le profil nous donne une ascension de 900m en l'espace de 15 km environ, avec quelques relances occasionnelles. Cela se confirme, sur une alternance de petits sentiers et chemins rocailleux à souhaits. Un premier petit sommet (Rocher d'Autureyre-750m), km4, et un petit coucou à la Sainte Vierge pour qu'elle veille sur nous.


 S'ensuit un peu d'escalade, puis une belle descente technique, avec de nombreux petits cailloux qui se dérobent sous nos pieds. Et cela monte  encore jusqu'à Gravenne, puis Le Fenadou (1028m) avec le premier poste de contrôle au km 12,5. Il fait déjà bien chaud !




 Direction le premier point culminant, sur chemin en balcon et crête complètement dégagés, seuls des genêts pourraient nous procurer un peu d'ombre, à condition de s'allonger et de planter sa tête dans les buissons :-). Et si nous pensions avoir un souffle d'air, que nenni !! Pas un poil, et la température qui monte en même temps que les chemins s'élèvent. Mais nous sommes gratifiés de magnifiques points de vue, à plus de 180°.




C'est long et ça chauffe dru !!





- Pour l'anecdote, alors que nous étions certains d'être là incognito (qui pourrait bien nous connaître dans ce lieu perdu ??), j'entends soudain, alors que je viens de doubler un concurrent : "Alors, Trévire, le Gaumais !!"Interloqué, je me retourne vers cet autre ....belge ! Et qui vient d'emménager dans notre région, me dit-il !! Incroyable ! Nous ferons un petit bout de chemin ensemble pendant lequel il me raconte qu'il vient ici pour la 3e année et qu'à chaque fois il en bave....Avec une météo très changeante et imprévisible. La montagne, quoi !!

Dans cette première ascension, un de mes bâtons m'a lâché. Continuer sans bâtons est inconcevable pour moi, surtout par cette chaleur (peur des crampes aux jambes, mon gros point faible); je me résigne donc à profiter du seul bâton disponible. Je ferai avec ....
Premier col, 1320m, km15. Il est presque 10h, et la température avoisine déjà les 30° Le premier point d'eau n'est plus très loin. Nous sommes sur un chemin plus large et plus roulant, en crête, en plein cagnard. Le point d'eau (km 18) est -enfin- le bienvenu. La poche à eau est chaude, et on est bien content de trouver de l'eau claire et fraîche.


Eh oui, y'a plus qu'1 bâton ! Pffffff........



Nous arrivons à la Croix de Chaumiène (1274m). Ensuite c'est la plongée vers le ravitaillement complet de Mayres. Il nous faut descendre de 700m sur environ 4 km. Ça promet d'être raide.


Ravito, là, en bas ......
C'est dans cette portion en descente que nous avions prévu de regagner du temps. Céline, accablée par la chaleur en a les jambes qui flanchent un peu et assure sa descente tant bien que mal. Je prends un peu les devants, mais serai vite calmé : la piste (on ne parle plus de chemin ni de sentier ici...) en rocher et cailloux a été débroussaillée et ses herbes folles fanées recouvrent le tout. Essayez de courir sur du foin encore vert, le tout sur des rochers, cela ressemble un peu à du verglas par endroits. Sans compter les pièges (trous ...) cachés par ces herbes. Sur à peine 200m, je me suis tordu 2 fois la cheville et perdu l'équilibre dans un trou qui a failli m'envoyer dans le ravin. Ça calme !!

Euh....Ils appellent ça un .."chemin"  ????

Même les caribous hésiteraient à s'aventurer :-)



Finalement, notre descente sera aussi lente que nos montées....Pas bon pour le chrono tout ça...La barrière horaire n'est pas loin...
Dernier développement en sous-bois et nous pointons au ravito à 11h27'. La barrière horaire étant à 11h30'... OUF, tout juste.

On est bon ?  Oui, à 3 minutes près !!!

 Supportant bien la chaleur en général, je suis pourtant exténué. Et surtout, je n'ai pas l'habitude de boire tant d'eau, mon estomac en est tout retourné. Il me faudra un bon quart d'heure de pause et quelques Coca et eau pétillante pour me remettre un peu d'aplomb. Impossible de m'alimenter solide... Céline est partante pour poursuivre, mais à ce rythme, pas plus vite, ses jambes ont du mal à suivre. Plusieurs concurrents abandonnent ici. Il ne nous faut plus tarder, la prochaine barrière nous attend (14h30 au km 38).
C'est reparti, d'abord sur un agréable petit chemin jouxtant un petit torrent, en sous-bois. Ah, un peu de fraîcheur, toute relative : 34° et pas un poil d'air,  pour nous relancer.... 


 Il nous faut remonter de 940m en à peu près 10 km. Heureusement en forêt pour la grosse partie. Notre progression est lente et interminable avec de nombreuses micro-pauses. Mon seul bâton m'aide sans vraiment m'aider : à force de pousser d'un seul côté, je suis déséquilibré sans m'en rendre compte et c'est mon dos qui encaisse mal. J'ai beau changer de côté, puis essayer avec les 2 mains sur le bâton, rien n'y fait. Décidément,  c'est pas top aujourd'hui....


Nous jouons au yo-yo avec les 2 concurrents devant nous, une fois nous, une fois eux. Nous profitons de quelques rares points d'eau naturels rencontrés pour nous rafraîchir....
Tous les moyens sont bons pour se rafraîchir.....

Col des Pergeyres, 1380m. Point d'eau non officiel juste avant la sortie de la forêt : encore quelques abandons. On nous signale de ne pas traîner, ce sera trop juste pour passer à la prochaine barrière. Il nous reste à gravir encore deux belles bosses (environ 200m D+) en terrain complètement dégagé. Il fait très chaud, c'est un four ici au sommet !!





Beau à couper le souffle !! Bon, ben c'est pas le moment, hein .....


 Rocher des Taillades (1442m), point d'eau dans un petit bosquet. "J'en ai marre de l'eau..."
"Ça monte encore un petit peu, puis c'est la grande descente", nous précisent les bénévoles. Il est clair et connu qu'il ne faut pas tenir compte de ces avis ...c'est rarement fiable ;-)



Il nous faut encore atteindre la Tour des Poignets (point culminant du périple, 1510m), une "bosse " complètement dénudée. Tout autour, des paysages magnifiques dont il faut profiter au moins un minimum !!  Puis petite descente tordue vers le  Rocher D'Abraham (1400m).

Une dernière petite côte, qu'ils disaient ....



 Cette fois, nous basculons sur l'autre versant, pour enfin descendre....Ben..quoique ça ne descend jamais vraiment.....D'abord sur chemin bien roulant. " Enfin, pense-t-on, si c'est roulant comme ça, on pourra probablement passer la barrière horaire".

C'est ça leur descente ..... ??

Mais ce ne fut qu'illusion, car le beau chemin disparaît assez vite, pour faire place aux incontournables momo-traces, puis rochers; et à nouveau ça remonte.
".M'enfin ! ça descendra quand ???"
Longue trace en crête; de nouveau une petite montée ....; et - enfin - la descente.


Piste en rocher, pierriers instables, jambes en coton, estomac noyé, dos en courbature, le temps s'égrène et la barrière horaire se ferme petit à petit.
 "Cette fois, c'est cuit !".

Oui, oui, c'est très instable .......



En effet, cette interminable descente nous amène à Piste d'Abraham (1087m), au km 38, avec 30' de retard sur la limite horaire. Le responsable nous retire notre dossard, et nous permet de continuer, si on veut, en course libre, sans être classés. Las, si Céline était partante après une pause bien méritée, je jette l'éponge, inutile d'en rajouter, sans savoir ce qui nous attend, et surtout pour du "beurre".
Finalement on se retrouvera à 4 concurrent à être rapatriés.

Ah !!! on est contents de vous voir .....!!

Résignée, l'attente est longue ....

 Mais notre périple ne s'arrête pas là. On doit redescendre avec les bénévoles du ravitaillement, qui ne pourront partir qu'une fois le "balai" passé. Cela nous prendra 1h30' d'attente, plus quasi 1 heure de piste défoncée en 4X4, de quoi arriver à la base aussi remué que si on avait continué en courant ;-)
Heureusement, l'ambiance est excellente et les bénévoles aux petits soins !



Ahhhhh, l'Ardèche, on n'est pas prêts d'oublier.
Sur la Chaussée des Géants, en" Hard-dèche", on s'est soudain sentis bien petits.....
Très beau, très technique, sauvage, dur, et trop chaud !!! Dommage .......10 degrés de moins et un petit vent nous aurait permis de parcourir l'entièreté de ce trail !

Sur 156 inscrits, 142 prendront le départ, seuls 108 franchiront la ligne d'arrivée. Le reliquat ont abandonné pour la plupart; seuls quelques-uns, dont nous faisons partie, ont insisté au plus loin qu'ils ont pu avant de se trouver hors délai.

A peine le temps de se doucher que....la pluie tombe !! Ah qu'est-ce qu'on aurait donné pour l'avoir quelques heures plus tôt !!! Mais elle fut de courte durée, juste pour faire déserter la parc du château une fois la remise des prix terminée. Dommage.....

En tout cas, si du côté purement sportif ce ne fut pas une grande réussite pour nous, et qu'il vaut mieux oublier, du côté "parcours", cela restera longtemps dans nos mémoires comme étant un des plus techniques que nous ayons fait !!

Résultat : arrêt au 38e km, hors délai.





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